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L'être humain commence par être non pas sujet mais objet. Le petit enfant, en effet, existe et s' éprouve lui-même uniquement à travers l'attention de sa mère, attention «< idolisante» ¹: il est l'objet des soins maternels. Nous avons été si endoctrinés ces dernières années par une théorie qui veut que la psyché du nourrisson soit un chaudron d'anxiétés infinies et de conflits incessants que nous en venons à oublier qu'au commencement l'enfant existe seulement comme objet des soins et de l'amour maternel. Progressivement, au fur et à mesure que les processus de maturation vont permettre la constitution des divers appareils du moi et du ça, le petit enfant commencera à former des représentations de soi que l'on peut décrire comme étant le «soi subjectif». Comme Winnicott l'a si souvent souligné, les équipements biologiques sont, chez l'enfant, dépendants du soin maternel (environnement) et se trouvent facilités, quant à leur articulation, leur différenciation et leurs possibilités d'accomplissement, dans ce qui sera plus tard identifié comme étant les fonctions et les propriétés du moi et du ça. Winnicott insiste particulièrement sur la condition suivante: que la mère soit capable d'aller au-devant, par l'affectivité aussi bien que par l'imagination, des premiers gestes créatifs de son enfant. C'est là ce qui forme la base d'une véritable confiance de l'enfant dans le développement et la cristallisation de son sentiment de soi. La réparation est, au sein de cette confrontation complexe entre l'enfant et son environnement (humain et non humain), un processus important. Pour Winnicott, l'environnement va rejoindre l'«expérience d'omnipotence» du petit …