Des expériences ont été réalisées dans des conditions environnementales semblables afin de vérifier l'hypothèse selon laquelle la capacité génétique de croissance du bar rayé (Morone saxatilis) varierait de façon inversement proportionnelle à la longueur de la saison de croissance le long d'un gradient latitudinal (c.-à-d., une variation de la croissance contraire au gradient, CnGV). On a obtenu des larves nouvellement écloses provenant de six stocks anadromes indigènes représentant la majeure partie de l'aire de répartition naturelle du bar rayé (de la Floride à la Nouvelle-Écosse). Les expériences ont été réalisées dans des conditions d'alimentation illimitée à trois températures (17, 21 et 28°C); elles ont commencé une fois que les larves avaient épuisé les ressources énergétiques maternelles (c.-à-d., huile et vitellus) et avaient entamé leur métamorphose. Une analyse de variance emboîtée à modèle mixte a permis de démontrer que l'augmentation de la longueur et du poids sec différait significativement selon les latitudes dans la plupart des comparaisons. Les poissons de la Caroline du Sud étaient toujours le groupe présentant la croissance la plus lente dans à peu près toutes les études comparées; le rang des autres latitudes différait toutefois selon l'essai. Les poissons provenant de la Caroline du Nord et du golfe du Mexique présentaient généralement des taux de croissance intermédiaires et les poissons de l'État de New York, du Maryland et de la Nouvelle-Écosse présentaient généralement le taux de croissance le plus élevé. Globalement, le taux de croissance moyen de la descendance des 28 femelles étudiées présentait une forte corrélation positive avec la latitude de l'origine, ce qui donne à penser que la croissance est fortement influencée par la CnGV, la variation de la croissance contraire au gradient. [Traduit par la Rédaction]