Il est frappant de constater l’absence de l’usage des connecteurs reformulatifs dans les rédactions d’étudiants. Sur trente-six copies d’étudiants en première année de faculté des Lettres, où l’exercice consistait à articuler un certain nombre de mouvements discursifs en donnant une orientation argumentative inverse de celle du texte original, aucune n’est pourvue d’un connecteur dit reformulatif. Je reviendrai sur l’explicitation de cette dénomination par la suite. A partir de ce constat, j’aimerais montrer en quoi la capacité d’exploitation de ces connecteurs aurait pu permettre à l’étudiant d’éviter certaines maladresses au niveau de la gestion de la cohésion discursive (1). A ces fins, je commencerai par relever des cotextes où l’emploi d’un de ces marqueurs aurait amélioré certaines articulations discursives, puis je proposerai une description sommaire du fonctionnement sémantico-pragmatique des connecteurs susceptibles d’être employés, description qui permettra de saisir les raisons de l’appropriété de ces marqueurs dans les copies examinées. Les marqueurs les plus appropriés pour intervenir dans le cadre de ces rédactions sont ceux qui ont été classés dans Rossari (1990) dans le sous-type d’opération de reformulation dit de distanciation. On trouve à l’intérieur de ce sous-groupe des locutions comme de fait, en fait, en réalité, de toute façon, de toute manière et on peut également y intégrer la locution quoi qu’il en soit. Je limiterai donc mon analyse à l’inexploitation de ce sous-groupe de marqueurs. PRATIQUES N 75, Septembre 1992