Point vers lequel convergent différents regards, le jeu se présente d’emblée comme un objet protéiforme, transversal, dont on peine à établir les caractéristiques objectives. Les causes et les fonctions du jeu ainsi que ses différentes manifestations ont suscité une abondante littérature dans les sciences humaines et sociales. Mais selon quels critères définir ce phénomène ? De toute évidence les théoriciens ont le plus grand mal à trouver les traits définitoires à partir desquels une pensée du jeu pourrait être élaborée. Or si l’on s’interroge sur les promesses ontologiques véhiculées par un nom de genre tel que le « jeu télévisé », il convient au préalable de préciser le sens du mot « jeu » et la façon dont le terme a pu être appréhendé. La télévision reste avant tout une « entreprise de recyclage » (Lochard, Boyer, 1995 : 100) qui a passé au « moule de son langage audiovisuel » (Lochard, Boyer, 1995 : 100) des formes extra-médiatiques dont le jeu est l’une des plus anciennes et les plus répandues. Les réflexions menées par différents champs disciplinaires sur cet objet constituent donc un précieux héritage qu’il faut questionner, afin d’en extraire les éléments à partir desquels saisir au mieux les spécificités du jeu tel qu’il peut se manifester à la télévision.
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