Des fouilles dans 29 nids isolés creusés par des Saumons atlantiques (Salmo salar) et par des Truites brunes (Salmo trutta) dans la rivière Vosso, dans l'ouest de la Norvège, nous ont permis de décrire les caractéristiques des dépressions de ponte. Les dépressions creusées par des Saumons atlantiques se sont révélées en moyenne plus profondes (27,0 vs. 14,8 cm) que celles de la Truite brune et elles contenaient plus d'oeufs (707 vs. 148). La découverte d'une association significative entre les faux nids et le gravier considéré comme substrat de ponte de mauvaise qualité permet de croire à l'existence d'un comportement de « creusage expérimental » à valeur évolutive. D'après les données sur la fécondité et d'après le nombre d'oeufs moyen par nid, il semble qu'un Saumon atlantique dépose ses oeufs dans 8,4 nids différents, et la Truite brune, dans 5,7 nids différents. Une série de données étaliée sur 100 ans indique que l'importante proportion des nids qui sont isolés (23%) est attribuable à la haute fréquence (27% des années) et à l'avènement aléatoire d'étiages importants. Les probabilités estimées d'extinction et les variances associées aux fitness reliée aux différents comportements de ponte indiquent que la variation temporelle et spatiale de la survie de la progéniture alloue un avantage sélectif à la tactique de ponte dans différents nids plutôt qu'à la tactique de ponte en un seul nid. De plus, contrairement aux salmonids itéropares, les espèces d'Oncorhynchus sémelpares mettent toujours toute leur progéniture dans le même nid. Cette dichotomie s'explique sans doute par l'habitude des salmonids semelpares d'assurer des soins à leur progéniture (i.e., surveillance du nid).[Traduit par la Rédaction]