Le 11 décembre 1990, le gouvernement fédéral canadien introduisait le Plan Vert, un plan d'action environnementale complet associé à un budget de 3 milliards $ et destiné à guider la politique environnementale fédérale au cours des cinq années suivantes. Cet article examine les instruments d'action contenus dans le Plan. Nous développons une classification pour ces instruments et nous offrons une explication des choix qui ont été faits. Nous montrons que le Plan Vert contient un nombre surprenamment faible de mesures pour protéger directement l'environnement, qu'il s'agisse de réglementation visant à restreindre ou à prévenir la pollution, de taxes pour pénaliser les comportements polluants, ou de dépenses de nettoyage. On s'aperçoit plutôt que la majorité des mesures visent à générer et à disséminer de l'information concernant l'environnement. Nous avons analysé ce phénomène à travers un modèle où des agents rationnels interagissent à l'intérieur d'un contexte institutionnel et idéologique. Nous montrons alors que le contenu du Plan Vert s'explique mieux par une combinaison d'impératifs électoraux influençant le gouvernement conservateur, d'incitations budgétaires des fonctionnaires du Ministère de l'Environnement, de contraintes institutionnelles imposées par le gouvernement et par le fédéralisme, et d'une conception sociale particulière de l'idée de développement durable. /// On December 11, 1990, the Canadian federal government introduced the Green Plan, a $3 billion comprehensive environmental action plan intended to guide federal environmental policy over the ensuing five years. This article examines the policy instruments contained in the Green Plan. We develop a classification of instruments in the plan, and then offer an explanation for the observed pattern. We argue that the Green Plan contains a surprising paucity of measures to directly protect the environment, whether regulations to restrict or prevent pollution, taxes to penalize polluting behaviour, or spending for clean up. Rather, the overwhelming balance of initiatives is concerned with generating and disseminating information about the environment. We have analysed the interaction of rational actors within an institutional and ideological context, and argued that the contents of the Green Plan are best explained by a combination of the electoral incentives of the Conservative government, the budgetary incentives of Department of Environment bureaucrats, the institutional constraints posed by cabinet government and federalism, and a particular social construction of the idea of sustainable development.