Nous pourrions soutenir que les domaines les plus importants du questionnement criminologique, et potentiellement ceux qui nous éclairent le mieux, sont l’analyse du rapport entre le crime, les médias et la culture populaire. Nous vivons dans une société hautement technologique et soumise aune transformation rapide des canaux de communication de l’information sur le crime. De ce fait, nous sommes exposés aun éventail toujours plus large d’options qui inspirent nos vues de la criminalité et de la justice. Nous retrouvons une constante dans divers textes d’introduction et dans le matériel de cours: l’affirmation voulant que les points de vue de la population sur la criminalité soient influencés par divers médias, notamment la télévision, le cinéma, les vidéos et Internet. Nos moyens d’acquérir des connaissances se sont transformés de façon spectaculaire depuis deux siecles; nous sommes passés de l’acquisition de connaissances de premiere main de la criminalité et de la déviance dans des collectivités rurales et de petites agglomérations urbaines aune société dans laquelle nous sommes tellement inondés de renseignements qu’il nous est difficile d’évaluer l’incidence réelle des médias sur nos idées et nos attitudes. Ainsi, nous ne pouvons pas parler de connaissances de la criminalité sans préciser aussi la nature des informations qui nous parviennent et de la forme sous laquelle elles nous sont présentées.

Le crime est au cœur du travail des médias d’information dans la société canadienne (Dowler 2004a: 574; Fleming 1983 et 2006). Bien qu’il soit considéré d’importance majeure par les médias d’information et qu’il nous soit souvent présenté de maniere informative, le crime constitue également un élément central de l’industrie du divertissement au Canada et en Amérique du Nord. Il séduit l’imagination collective des téléspectateurs, des cinéphiles, des navigateurs sur Internet et des lecteurs de récits de