Aujourd’hui, sous couvert de «bonne gouvernance» ou de «créativité personnelle», le capitalisme déploie de nouvelles formes de sujétions au travail, porteuses de toute une série de pathologies inédites (stress, dépression, burn-out…). Les précaires et les travailleurs pauvres ont remplacé les prolétaires sur l’échelle des inégalités sociales, et c’est à eux que l’imaginaire managérial contemporain fait porter la responsabilité de leur exclusion. Ils ne seraient jamais assez flexibles, assez employables, assez leaders de leurs propres vies. Contre cet imaginaire, et alors même que d’aucuns la croyaient enterrée avec la «fin des idéologies» proclamée dans les années 1980, la théorie critique est remise au goût du jour. Le présent volume entend bien contribuer à cette relance. L’enjeu singulier qu’il s’ est fixé est de tenir compte des traditions allemande, française et américaine sans jamais se départir de leur élan marxiste initial s’ attaquant à toutes les formes de domination.