L’analyse d’assemblages de diatomées préservés dans une carotte prélevée dans le bassin central du lac Érié et datée au 210Pb indique que des changements écologiques rapides sont récemment survenus dans ce système. Les sédiments qui se sont déposés après 1972, approximativement, contiennent un nombre croissant de populations de diatomées associées à l’oligotrophie, et plus particulièrement des espèces du genre Cyclotella, lesquelles croissent dans les eaux profondes àl’époque de l’été où la production chlorophyllienne est maximale dans les Grands Lacs. Les assemblages qui ressemblent le plus à ceux qui se sont déposés après 1986, approximativement, se sont déposés en aux environs de 1900. Toutefois, la similitude est loin d’être parfaite. Bon nombre d’espèces indigènes bien représentées ne sont pas revenues: il est possible qu’elles soient disparues du lac. Par ailleurs, un grand nombre d’espèces peu abondantes dans les Grands Lacs avant 1950 ont récemment vu leurs populations s’ accroître; plusieurs semblent être associées à des concentrations de nitrates relativement élevées. Ainsi, les assemblages de diatomées les plus récemment déposés dans le lac Érié diffèrent considérablement de ceux qui se sont formés au cours des deux derniers siècles. La nature et la chronologie des changements observés nous ont conduits à conclure que parmi les facteurs qui ont déterminé des changements, les plus importants sont (i) la mise en oeuvre de mesures destinées à réduire les apports de phosphore au début des années 1970 et (ii) l’invasion de moules zébrées (Dreissena) au milieu des années 1980.