Cet article étudie le mouvement associatif de personnes présentant une déficience motrice en Guadeloupe, département français d’outre-mer (DOM), qui a contribué au développement de la prise en charge du handicap sur l’île. Les premières associations autogérées, émergeantes au début des années 1980 vont influencer la structuration du jeune secteur social et médico-social. Sur la base d’une analyse des témoignages des acteurs de ce mouvement et d’archives associatives, nous avons pu relever que l’identité mobilisatrice est double : celle de personne ayant des incapacités et celle de Guadeloupéen. Cette double identité aura pour conséquence de donner une coloration particulière aux activités du care. Alors que dans un premier temps, le « rattrapage » avec la métropole est souhaité, les acteurs mobilisent également un discours contestataire en mettant en avant les spécificités guadeloupéennes dans la prise en charge des personnes handicapées.