Nous avons comparé les effets de la carpe adulte (Cyprinus carpio) sur les écosystème aquatiques peu profonds à ceux d'un poisson benthique indigène, la barbue de rivière (Ictalurus punctatus). Nos étangs expérimentaux contenaient des enclos (0,06 ha) à faible biomasse de carpe (174 kg·ha 1), à forte biomasse de carpes (476 kg·ha 1) et à forte biomasse de barbues (416 kg·ha 1), ainsi que des enclos sans poissons. Nous avons mesuré les facteurs abiotiques (turbidité, solides en suspension, phosphore total), de même que les effets sur les niveaux trophiques adjacents ( macrophytes aquatiques, zooplancton et macroinvertébrés aquatiques) de juillet à septembre. Il y a une relation positive entre la carpe et le phosphore total, la turbidité, les solides en suspension et la biomasse du zooplancton, et une relation négative avec l'abondance des macrophytes et des macroinvertébrés. Les solides en suspension dans les expériences avec les carpes sont surtout des particules inorganiques. La carpe est en relation positive ou négative avec le phytoplancton, selon l'abondance du zooplancton. Une forte biomasse de carpes affecte plus les nutriments, la turbidité et les solides en suspension qu'une faible biomasse. Les barbues sont en relation directe avec les concentrations de phosphore total et elles modifient la composition du zooplancton, mais elles restent sans effet sur la turbidité, les solides en suspension, les macroinvertébrés et les macrophytes. Nos résultats indiquent que la carpe a un effet plus prononcé sur la qualité de l'eau et sur la structure de la communauté aquatique que des poissons benthiques indigènes d'Amérique du Nord.[Traduit par la Rédaction]