L'étude de la répartition biostratigraphique des foraminifères et des ostracodes du Lias–Dogger de la Ride de Talghemt (Haut-Atlas, Maroc), a permis de définir cinq associations: une au Domérien supérieur, trois au Toarcien et une au Bajocien. La plupart des foraminifères et des ostracodes domériens persistent à la base du Toarcien inférieur. Chez les foraminifères, les renouvellements importants des taxons se sont produits au Toarcien inférieur (au sommet de la Zone à Polymorphum), au Toarcien moyen (dans le passage des zones à Bifrons-Gradata) et au Bajocien inférieur (dans la Zone à Humphriesianum). Chez les ostracodes, les renouvellements des taxons sont marqués au Toarcien inférieur (dans le sommet de la Zone à Polymorphum), au Toarcien moyen (à la base de la Zone à Bifrons), au Toarcien supérieur (dans la Zone à Speciosum) et au Bajocien inférieur (dans la Zone à Humphriesianum). Les peuplements micropaléontologiques du Domérien et du Bajocien sont similaires à ceux de la majorité des bassins jurassiques sud-ouest téthysiens. La microfaune rencontrée dans le Toarcien est différente de celle habituellement étudiée; ceci est lié à la physiographie particulière en sillon isolé ou ombilic de la région de Talghemt pendant cette époque. Le fond anoxique et perturbé par des apports turbiditiques constitue un environnement défavorable au développement de la vie benthique exceptés les Verneuilinoïdes qui tolèrent ce type de milieu. Le retour à des conditions de plate-forme externe plus oxygénée et riche en nutriments favorise la prolifération de la faune benthique.