1 L’importance de l’Inde dans l’informatique-logiciel est liée à la croissance exponentielle de l’infogérance mais aussi à la diversification constante de ses activités (Internet, logiciels, services élaborés aux entreprises, animation, R&D) et aux effets de réputation développés. L’enjeu central est celui d’un développement territorial, sinon équilibré, en tout cas multipolarisé. En effet, les métropoles de rang A (Bangalore, Mumbai) sont des lieux de concentration des sièges sociaux d’entreprises informatiques. Cependant, on constate que les villes de rang inférieur (métropoles régionales) sont également capables de tirer profit de cette filière. Se pose donc la question de savoir quelle est la nature des activités informatiques présentes dans les villes secondaires de la hiérarchie urbaine indienne. Quelles ont été les modalités de diffusion des entreprises TIC dans l’espace national? Où se localisent-elles dans le tissu urbain?
2 La légitimité de ce questionnement se trouve renforcée par trois observations consécutives qui m’ont amenée à formuler ma problématique.(i) La compétition mondiale entre les villes pour l’accès aux emplois métropolitains s’ est accrue en raison du rôle des TIC dans les échanges instantanés et de longue portée entre des agents multilocalisés. Plus que jamais, les décideurs politiques ont un rôle à jouer dans l’accroissement de l’attractivité du territoire.(ii) Celle-ci passe très souvent par la mise en œuvre de politique de cluster, c’est-à-dire par la valorisation de la colocalisation d’activités innovantes autour d’une université.(iii) En Inde, Bangalore est présenté comme l’archétype d’une Silicon Valley indienne, sans pour autant que soient suffisamment interroger les rapports public-privé dans la construction de celui-ci. Par