La biodiversité ordinaire correspond aux espèces communes et aux paysages qui contribuent au bon fonctionnement des écosystèmes en fournissant des services à l’homme. L’intensification des pratiques agricoles de ces 50 dernières années a contribué à la destruction des équilibres écosystémiques. La disponibilité d’indicateurs pertinents est implicitement nécessaire pour une prise en compte de la biodiversité ordinaire dans le processus agricole. Les composantes paysagères sont identifiées entre autres par une diversité d’infrastructures agroécologiques (IAE) mais aussi par leur organisation spatiale dans le territoire agricole et leur densité. Ces IAE sont des éléments fixes du paysage faisant partie intégrante de l’exploitation agricole mais non-productifs et pouvant fournir de nombreux services écosystémiques. L’étude a été réalisée sur trois régions contrastées par leurs conditions pédoclimatiques, leur position géographique, des systèmes d’élevage et des paysages : la Lorraine/Champagne-Ardenne (climat semi-continental), la Basse-Normandie (climat océanique) et l’Auvergne (climat montagnard). Dans chacune des régions, les exploitations ont été choisies selon deux axes : l’intensité des pratiques agricoles appliquées sur la prairie permanente et l’importance des IAE sur leur territoire. L’analyse de ces données montre que la richesse spécifique des espèces floristique et faunistique est dépendante à la fois des pratiques agricoles mais aussi des composantes du territoire et de la structure même du parcellaire. Le premier enseignement apporté par le traitement statistique des données nous montre que les facteurs influençant la richesse spécifique les espèces étudiées sont différents d’une région à l’autre, ce qui montre que chaque zone a sa particularité. Ainsi, le modèle de prédiction de la biodiversité ordinaire doit être utilisé en dehors des zones étudiées dans le projet avec précaution. Enfin, une évaluation globale (BioTEX) à trois échelles spatiales a été mise au point pour identifier les composantes nécessaires de l’accueil des espèces et pour qualifier les pratiques dans le but d’agir en faveur de la biodiversité.