Les auteurs présentent une analyse quantitative et qualitative de la flore vasculaire du Maroc basée sur un inventaire récent, faisant état de 155 familles, 981 genres, 3913 espèces, 426 sous-espèces types (autonymes) et 872 sous-espèces additionnelles. La liste totale des familles est donnée avec le nombre de genres et d’espèces. Des chiffres sont également fournis sur les taxons de présence douteuse, les adventices et les naturalisés. Les originalités de la flore marocaine sont illustrées par le nombre d'endémiques strictement marocains ou partagés avec les territoires limitrophes: Péninsule Ibérique, Algérie, Mauritanie et îles Macaronésiennes; les familles et les genres remarquables sont cités. Les incertitudes et les lacunes sont soulignées en évoquant les nombreux cas de présence non confirmée, de statut incertain (adventice ou naturalisé), de synonymie douteuse et enfin de données insuffisantes sur les aires de répartition. L'absence d'une liste rouge nationale (conforme aux critères de l'Union Mondiale pour la Nature, IUCN) est rappelée. Les auteurs concluent que les traits essentiels de la flore vasculaire du Maroc sont désormais bien connus, les lacunes aussi. La voie est claire pour avancer si la" floristique marocaine" n'était pas en régression; le pire est à craindre quand on sait qu'il n'y a aucune formation de jeunes botanistes aujourd'hui à l'échelle nationale.