Les agriculteurs des Prairies canadiennes aimeraient inclure des cultures-abris de légumineuses à leurs systèmes de production afin de diminuer la quantité d’engrais qu’ils utilisent et de rehausser la durabilité de leur exploitation. Les auteurs ont effectué une étude sur le terrain en vue de déterminer l’utilité d’une culture-abri de luzerne (Medicago sativa L.), de trèfle rouge (Trifolium pratense L.) ou de pois d’hiver autrichien (Pisum sativum L.) semée à l’automne ou au printemps avec du blé d’hiver (Triticum aestivum L.). Les légumineuses semées au printemps lèvent bien dans le blé d’hiver, mais les conditions mi-arides en freinent la croissance. Dans deux essais sur trois, le trèfle rouge semé à l’automne a donné un peuplement de faible densité après l’hiver, alors que le pois d’hiver planté à l’automne a réduit le rendement du blé d’hiver de 23 à 37 %, comparativement à la parcelle témoin, sans culture-abri. En revanche, la luzerne semée à l’automne résiste bien à l’hiver, concourt à la suppression de quelques mauvaises herbes sans pour autant réduire le rendement du blé d’hiver, n’entraîne qu’une légère baisse de la teneur en eau du sol et ajoute 18 à 20 kg de N disponible par hectare au sol aux semis, le printemps suivant. La luzerne semée à l’automne a augmenté de surcroît le rendement de la culture de canola (Brassica napus L.) subséquente sur les parcelles non bonifiées dans deux essais sur trois. Il faudrait entreprendre d’autres recherches pour mieux comprendre les avantages agronomiques et économiques d’une culture intercalaire de luzerne et de blé d’hiver dans une vaste gamme de conditions environnementales.Mots clés : Culture-abri, culture intercalaire, culture relais, azote du sol, conservation du sol