Dans un contexte culturel marqué par l’exploration constante des tabous au sein des discours médiatiques, il paraît crucial de s’ interroger sur la relation du spectateur avec les fantasmes transmis par le paysage médiatique contemporain. Dans cette optique, le présent article propose deux types de cinéma qui se distinguent par le rapport qu’ils entretiennent avec le fantasme: le cinéma fantasmatique, typiquement réactionnaire et idéologique, et le cinéma analytique, qui génère une forme radicale de spectature par le biais de la traversée des fantasmes qu’il met en scène. Après avoir étayé cette distinction par le biais d’un recentrement autour de notions lacaniennes contemporaines issues des études cinématographiques et médiatiques, l’article se tourne vers une analyse du film American Beauty (Mendes, 1999) afin de démontrer la capacité du cinéma de générer une spectature analytique fondée sur la traversée du fantasme culturel de la jeune fille hypersexualisée.