Une expression du «Réveil juif» des années vingt: la revue Menorah (1922-1933)

N Malinovich - Archives juives, 2004 - cairn.info
Archives juives, 2004cairn.info
Les années 1920 sont une période extrêmement vivante et fertile pour le judaïsme français.
À partir du début du siècle, et plus encore après la Première Guerre mondiale, a lieu une
véritable explosion culturelle et politique, que l'on nomme à l'époque «le réveil du
judaïsme». Pendant cette période, les Juifs français remettent en cause les problématiques
identitaires qui avaient été résolues par leurs parents et grands-parents, principalement
celle de la définition de la judaïté dans une société où les Juifs sont des citoyens égaux 1 …
Les années 1920 sont une période extrêmement vivante et fertile pour le judaïsme français. À partir du début du siècle, et plus encore après la Première Guerre mondiale, a lieu une véritable explosion culturelle et politique, que l’on nomme à l’époque «le réveil du judaïsme». Pendant cette période, les Juifs français remettent en cause les problématiques identitaires qui avaient été résolues par leurs parents et grands-parents, principalement celle de la définition de la judaïté dans une société où les Juifs sont des citoyens égaux 1. Le développement d’un réseau de revues juives en langue française joue un rôle déterminant dans ce processus. Certaines d’entre elles ont un tirage régulier, d’autres une vie courte, ou sporadique. Toutefois, dans l’ensemble, ces revues ont contribué à une atmosphère d’activisme et de débats qui marquent la vie socio-culturelle juive de l’époque. Menorah, revue parisienne bimensuelle publiée entre 1922 et 1933, est l’une des premières revues juives de langue française, et l’une de celles qui ont vécu le plus longtemps.«Le Judaïsme de France n’a pas l’organe qu’il lui faut», peut-on lire dans le premier numéro de la revue; les éditeurs, deux juifs sionistes d’origine séfarade, continuent en déclarant leur intention de remplir ce vide:«Libéré de tout préjugé de religion et de race, affirment-ils, notre journal assimilant les bonnes conceptions d’où qu’elles viennent, les transmettra a ses lecteurs 2». Paru originellement sous le titre L’Illustration juive, la revue est presque immédiatement renommée Menorah après que le journal
L’Illustration se soit plaint que le titre est trop similaire au sien 3. Au départ sous-titrée illustration juive, puis revue illustrée, la revue abandonne rapidement les sous-titres pour devenir tout simplement Menorah pendant la plus grande partie de son existence de onze années 4. Les exemplaires coûtent 3 francs en France (3 francs 50 à l’étranger), avec un abonnement annuel à 50 francs (70 francs à l’étranger) 5. La rédaction déménage plusieurs fois la première année, pour s’ installer au 9, rue de Provence, dans le 9e arrondissement, en mars 1923 6. Menorah fut la pionnière de toute une série de publications qui jouèrent un rôle critique dans le développement de la branche spécifiquement française du mouvement sioniste de l’entredeux-guerres. Alors qu’avant la Première Guerre mondiale, la seule publication sioniste en langue française, L’Écho sioniste, était dirigée par des immigrants de l’Europe de l’Est, les revues des années 1920, comme Menorah, Chalom (porte-parole de l’Union universelle de la jeunesse juive), La Revue juive (lancée en 1925 par l’écrivain Albert Cohen), La
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